Technique poker : Quand faut-il payer une relance préflop ?
Au poker, l'accent est souvent mis sur l'aspect agressif du jeu, miser et relancer étant un moyen de mettre la pression à ses adversaires. Pourtant, il y a des situations où payer une relance est plus profitable que de passer ou de sur-relancer. Cela est parfois décrié par les joueurs très agressifs, parce que suivre une relance préflop empêche d'avoir l'initiative pour la suite de la main. Nous nous intéresserons aujourd'hui au "coldcall" préflop (le fait de suivre une relance préflop) pour voir quelles sont les situations où suivre est profitable.
Avec la cote implicite (implied odds)
La première raison pour laquelle on peut choisir de simplement payer une relance est pour la cote implicite. Cela arrive quand notre main est moins bonne que l'éventail de mains qui a misé face à nous alors que nos possibilités d'améliorations permettent de gagner un gros pot par la suite. L'exemple le plus simple est lorsque l'on paye une relance avec une petite paire servie contre un joueur très serré. Si l'on flop un brelan, il est probable que nous gagnerons un gros pot, voire tout le stack adverse, s'il a une grosse paire ou touche une top paire avec AxKx.
Mais si l'on pousse les choses un peu plus loin, on découvre davantage de situations où payer une relance est aussi profitable. Supposons que nous jouons un tournoi deepstack avec beaucoup de joueurs médiocres à la table. Par médiocres, nous entendons des joueurs qui vont jouer tout leur stack avec une top pair, payeront pour toucher un tirage en n'ayant pas la cote requise ou qui ne sauront jamais jeter la moindre paire floppée.
Dans ce cas, il convient d'élargir sa range de coldcall afin de jouer un pot multiway (à trois joueurs ou plus) avec des mains marginales mais ayant du potentiel (toutes sortes de connecteurs assortis comme 7♥6♥, J♠8♠, J♠10♦, etc …).
Contre un joueur tigh et agressif, payer une relance avec ce type de mains n'est pas vraiment profitable : il saura souvent défendre sa main et l'on n'arrivera rarement à le chasser du pot quand on aura floppé un tirage. De même, il est déconseillé de coldcall lorsque l'on est hors de position. Il sera souvent trop difficile de faire suffisamment grossir le pot pour rentabiliser.
Avec la position / un avantage technique
Coldcall en ayant la position est l'un des passe-temps favori des joueurs réguliers contre les joueurs les plus faibles et les plus prévisibles (en particulier dans les fins de tournois). Pour cela, ils attendent une main décente, d'avoir une bonne estimation de la range et de la manière dont le relanceur préflop joue post-flop.
Selon les différents boards, ils envisagent les options possibles et placent un bluff ou semi-bluff pour voler le pot au moment adéquat. L'exemple de base est de payer une relance pour faire un float contre un joueur suffisamment agressif pour ne pas relancer seulement le top de sa range ou qui est capable de miser plusieurs streets sans rien en main.
Avec la position et en ayant assez d'informations, l'on peut se permettre de jouer des mains des marginales et forcer assez souvent la meilleure main à passer postflop. Toutefois, coldcall demande toujours une main avec un certain potentiel. Avec une main totalement médiocre, s'il elle n'est pas jetée, les joueurs réguliers auront tendance à jouer en bluff préflop avec un 3-bet. Parfois coldcall un 3-bet peut-être une option pour équilibrer son jeu.
L'arrogance de certains joueurs en vers ceux qu'ils considèrent comme moins bons est parfois frappante. Toutefois n'imaginez pas que cela est dirigé contre vous et ne prenez pas cela comme une excuse pur commencer à payer toutes les relances. La grande majorité du temps, il convient de joueur un poker solide et agressif.
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