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Hold'em Manager : fréquence des 3-bets / 4-bets

Kristy Arnett
Kristy Arnett
6 min à lire
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Quinn Sivage est un joueur de poker professionnel assez peu connu du grand public car n'ayant pas encore eu de gros résultats en tournoi. Adepte du cash-game online avant tout, il vit du poker depuis plusieurs années et s'est spécialisé dans les tables de NLHE '6-Max'. Au cours de cette interview, il va aborder les concepts de sur-relance et de sur-sur-relance (3-bet et 4-bet) basée sur une analyse statistique du jeu de ses adversaires.

- Bonjour Quinn, tu vis actuellement à Bangkok où tu exerces ton métier sur Internet. Pourquoi avoir choisi la Thaïlande ?
- Je suis part avant même le 'Black Friday' pour des raisons de coûte de la vie, essentiellement. J'ai emménagé à Bangkok le 1er janvier de l'année dernière et je suis très content de mon choix même s'il est difficile d'y maintenir une hygiène de vie régulière tant les tentations sont nombreuses. La nuit y est aussi belle qu'à Las Vegas, on peut faire la fête 24h/24h ici. Pour te donner un exemple, tu peux réserver une table avec une bouteille de tequila pour 25 euros.

- Tu joues avant tout sur Internet. Pourquoi ?
- Je n'aime pas trop jouer en live. Même si les parties y sont en général plus faciles qu'en ligne, il y a plein d'endroits ou le rake est tellement élevé qu'il est très difficile d'en sortir gagnant. Sans parler de la lenteur des parties ni du fait qu'on ne peut y jouer que sur une seule table à la fois.

- Comment as-tu fait pour parvenir à gagner ta vie au poker ? Quelle est selon toi la clé de ton succès ?
- Lorsque j'ai emménagé en Thailande, j'avais trois co-locataires dont certains étaient plus doués que moi au poker. L'un d'eux m'a même coaché pendant quelques mois. Et ce qu'il m'a apporté, je crois, c'est une approche très statistique du jeu. Je crois aussi être quelqu'un de très lucide, je me rends bien compte que c'est un boulot. Il y a trois ou quatre ans, je jouais en NL600 et je ne battais pas vraiment la limite. J'ai fini par mettre ma fierté dans ma poche et baisser un peu de limite pour pouvoir gagner ma vie sans craindre la variance. Je joue aujourd'hui en NL200 6-max (et un peu aussi en NL100 et en NL400). Pour gagner sa vie à cette limite, il faut beaucoup jouer et accumuler des heures et des heures de jeu. Ca se rapproche vraiment d'un boulot normal, à part que je tu es le seul maître de ton emploi du temps.

- Tu parles d'une approche très statistique du jeu. Quel est le compartiment du jeu dans lesquelles les statistiques du jeu te sont le plus utiles ?
- Sans doute pour déterminer ma fréquence de sur-relance. Mais, pour pouvoir le contrer efficacement, je ne me contente pas de regarder la fréquence de 3-bet d'un adversaire. Si je suis au bouton, je vais plutôt regarder sa fréquence de 3-bet quand il est au big blind et que quelqu'un ouvre au bouton. Alors que sa fréquence normale de 3-bet est de 9%, dans ce cas de figure particulier elle passera peut-être, disons, à 16%. Et donc ça fait une énorme différence parce que ca veut dire que son éventail de mains pour sur-relancer est beaucoup plus large. Je ne jouerai donc sans doute pas la main de la même manière. Si son pourcentage de 3-bet est encore plus élevé, je n'hésiterai sans doute pas à faire un petit 4-bet light.

Autre exemple : un type qui ouvre 55% du temps au bouton et qui se couche 70% du temps face à un 3-bet. Ne pas 3-bet dans les blindes contre un joueur de ce type serait presque un crime. Vous pouvez le faire avec un éventail super large !

Autre exemple encore : un type ouvre au hijack ou au cutoff et tu peux le 3-bet en position. Il devra payer ou 4-bet hors de position, ça le met dans une position très difficile. En regardant les stats, il y a plein de situations où tes adversaires sont très exploitables sans même avoir besoin de polariser son jeu. Je peux faire ça avec des mains 'batârdes' comme Roi-Dame ou Roi-Valet. La littérature vous recommande de défendre vos blindes dans certaines situations mais si les stats m'indiquent que mes adversaires ont tendance à se coucher trop souvent face à des 3-bets, je vais plutôt essayer de remporter le coup tout de suite, pré-flop. Et même s'ils paient, tant que tu ne fais rien de stupide au flop, tu continueras à gagner de l'argent.

- Ok, donc tu vas souvent 3-bet depuis les blindes parce que tu sais que c'est un coup EV+. Mais beaucoup de joueurs auront tendance à rendre ce coup non-profitable au flop en continuant à essayer de bluffer leur adversaire qui a payé. Parce qu'ils ne se rendent pas forcément compte que son éventail de main pour payer un 3-bet est tout de même beaucoup moins large. Qu'en penses-tu ?
- Tu as raison. Mais prenons un exemple : un type ouvre 50% des coups au bouton mais se couche 75% du temps face à un 3-bet. Donc tu vas le 3-bet avec n'importe quel type de jeu. Oui mais voilà : cette fois-ci, il paie. Donc tu sais qu'il a une main plutôt solide. Dans ce cas de figure, je vais quand même regarder la stat d'Hold'em Manager qui se rapporte au pourcentage de fois où il se couche face à un continuation-bet dans un pot qui a été 3-bet pré-flop. Même avec une main assez forte, beaucoup de joueurs ne continueront que si leur main est connectée au tableau. Regardons les choses en face : un type qui ouvre une fois sur deux puis paie un 3-bet adverse une fois sur quatre fait ça avec le TOP 12,5% de ses mains. Ca en fait encore pas mal, y compris des mains comme Roi-Valet ou 10-Valet assortis. Donc, avant d'abandonner le coup, je vais quand même regarder cette stat. Un type qui paie avec 12,5% de ses mains puis se couche face à, disons, 75% des continuation bets reste très exploitable. Je ne ferai pas n'importe quoi au flop mais je tenterai quand même régulièrement d'arracher le coup avec une mise à la moitié du pot. S'il paie encore une fois, là, évidemment, j'abandonne.

Encore une autre situation profitable : des types qui ouvrent under-the-gun 18% du temps et se couchent face à une sur-relance 70% du temps.

Dernier exemple : le 4-bet. Beaucoup de réguliers de mes limites n'ont pas encore vraiment ajouté cette armé à leur jeu, en tout cas pas en bluff. Si tu vois que le bouton vole plus de 50% du temps et que la blinde les 3-bet entre 12 et 15% du temps, c'est un très bon spot pour placer un petit 4-bet. La plupart des joueurs ne 4-bet que pour 'value' avec leur TOP 2% ou 3%, c'est-à-dire paire de 10+ et As-Roi. je pense que c'est une erreur parce que tu peux aussi envoyer des 4-bets assez petits qui montreront beaucoup de puissance sans te coûter une trop grosse proportion de ton tapis. Et donc rajouter à ton eventail des mains comme As-3 assortis à As-6 assortis ainsi que tous tes As-Dame et Roi-Dame en bluff. Je choisis ces main parce qu'elles ont de bons 'bloqueurs'. Tu peux donc tenter un 'cold 4-bet' avec le TOP 6% de tes mains et mettre tes adversaires dans une situation embarassante où ils devront se décider entre se coucher ou jouer le coup avec le reste de leur tapis.

- OK. Et que se passe-t-il quand un adversaire 5-bet à tapis. Est-ce que tu ne paies qu'avec les Rois et les As ?
- Disons que si j'ai Valet+, je considère que j'ai mis mon tapis en danger pour la 'value' et donc je paie. Si j'y suis allé avec un As assorti, As-Dame ou Roi-Dame, j'ai raté mon bluff et, évidemment, je me couche.

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