Technique poker : faut-il toujours relancer préflop ?
Luca Pagano est un joueur de poker italien, membre de la Team Poker Stars Pro. Devenu professionnel en 2004, il compte à son actif plus d'1,5$ millions de gains en tournois multitables (MTT) dont une 6ème place à l'EPT Prague 5.000€ en décembre 2009 (149.867$) et une 6ème place lors de l'EPT Monte Carlo - Grande Finale 10.000 € en avril 2008 (533.253$).
Après sa série d'articles consacrés à la stratégie en tournois MTT, Luca Pagano entame une nouvelle série consacrée aux différentes techniques employées au no limt Hold'em. Il commence avec l'un des plus controversées : le limp préflop.
Les raisons pour ne pas limper préflop
Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle série d'articles consacrés aux principales techniques utilisées dans le no limit Texas Hold'em. Nous tenterons de comprendre leur utilité et leurs points faibles afin de les utiliser quand elles sont le plus profitables, en se rappelant que le poker est avant tout un jeu de situations, chacune devant être évaluer selon des circonstances particulières.
Nous commencerons cette série avec les techniques préflop en abordant aujourd'hui l'une de celles qui posent le plus de questions aux joueurs avec peu d'expérience : puis-je limper préflop ou pas ?
Le limp est le fait de rentrer dans un pot préflop sans relancer, en se contentant de suivre le montant de la big blind. De prime abord, la réponse est non ! Il fut une époque, disons une dizaine d'années, où limper avec des mains moyennes était considéré comme tout à fait ordinaire. Mais l'arrivée de la "génération online" a mis cette option au placard. La raison est simple : limper c'est dire ouvertement que l'on a une main médiocre (à moins de faire un limp-reraise, dont nous discuterons plus tard), ce qui expose le limper à faire face à une relance quasi systématique par l'un de ses adversaires. Si le limper paye et qu'il ne touche pas son flop, il devra souvent abandonner au premier continuation bet venu (hormis si cela vient de l'un des joueurs dans les blinds). Limper, c'est aussi renoncer à l'avantage stratégique et psychologique d'être l'agresseur. En résumé, limper semble être une technique perdante.
Les situations où le limp préflop est préférable
L'on peut toutefois trouver des situations spécifique où le limp a du sens. L'avantage du limp est le suivant :voir le flop pour un investissement minimal. Cela suppose de jouer sur une table composée essentiellement de joueurs passifs. Ce qui est fréquent sur les tables de poker en ligne à basses limites ou lorsque que l'on joue avec des amateurs dont le but est surtout de s'amuser et de voir des flops. Ce type de tables reste souvent insensible aux relances préflop à moins qu'elles soient très élevées (une option que nous ne recommanderons pas !). Il est souvent contre-productif de relancer à 2,5-3 fois la big blind avec des mains moyennes, des paires moyennes, des connecteurs assortis ou des broadways du style KxQx, KxJx. Dans ce contexte limper reste une option valable.
Dans un tournoi MTT ou sit'n'go, le limp n'est envisageable que dans les premiers niveaux, quand une blind équivaut à 1/75 ou 1/100 de notre tapis. En dehors de cela, le limp est à bannir. Il y a une autre situation où l'on peut choisir de limper préflop, bien que nous ne devrons pas le faire de manière systématique : dans les premiers niveaux d'un tournoi, sur une table particulièrement loose et agressive, où il se trouve toujours un ou deux joueurs pour payer une relance, voire des 3-bet (sur-relances) fréquents.
Un cas pratique de limp préflop
Supposons que nous soyons en début de parole avec une main comme J♦10♦.
Hypothèse 1 : nous faisons un open-raise à 2,5-3 fois la big blind (BB). Dans ce cas, il est probable qu'un joueur particulièrement agressif vienne faire un 3-bet à 7,5-8 fois la big blind. Si un autre joueur vient faire un 4-bet, nous ne pourrons jamais suivre. Notre meilleure option est alors d'ajouter 5BB pour voir un flop contre un joueur agressif qui aura la position. Loin d'être idéal.
Hypothèse 2 : Nous limpons et faisons face à une relance de 3BB. Si un joueur vient à sur-relancer à 9 big blinds, nous pourrons passer facilement en ne perdant qu'1 big blind. Si un ou deux joueurs payent la relance à 3BB, nous créons une situation favorable pour suivre avec J♦10♦ en ayant une bonne cote du pot. Dans un pot multiway, toucher une quinte ou une couleur peut nous faire gagner un pot énorme.
Il est important de ne tenter cette technique que pendant les premiers niveaux du tournoi pour deux raisons : les blinds sont basses, le risque est acceptable. Mais, surtout, les tapis sont encore assez profonds pour rentabiliser notre investissement quand nous remporterons le pot.
Les situations favorables au limp sont assez rares. Je conseillerais de le faire avec des connecteurs assortis entre Jx10x et 5x4x, des connecteurs assortis à un trou (du style 10♦8♦). On peut aussi inclure des broadways comme KxQx, KxJx et QxJx. Limper avec des mains comme A♠9♠, K♥10♥ ou des petites paires n'est envisageable qu'en fin de parole, quand d'autres joueurs ont déjà limpé avant nous.
En conclusion, limper n'est pas interdit, mais cela ne doit pas être une habitude !
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