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Las Vegas : Le FBI a dépassé les bornes dans l'affaire Paul Phua

Giovanni Angioni
Giovanni Angioni
Gregoire Huvelin
Gregoire Huvelin
3 min à lire
Paul Phua

L'affaire Paul Phua continue de faire couler de l'encre. Selon le juge américain Andrew Gordon, le Bureau Fédéral d'Investigation (FBI) ''est allé trop loin'' concernant l'arrestation du businessman en juillet 2014 à Las Vegas. Le joueur high stakes est accusé d'avoir été le cerveau d'une affaire de paris clandestins et de jouer un rôle important au sein de la triade 14K.

D'après Gordon, l'opération du FBI aurait violé les droits de Phua. Les agents ne possédaient pas de mandat de perquisition pour entrer dans la chambre d'hôtel du Caesars Palace du joueur. Pour rappel, l'intervention de l'agence américaine a conduit aux interpellations de Phua, son fils de 22 ans Wai Kit ''Darren'' Phua, l'homme d'affaires et joueur de poker malaysien Sen Chen Yong ''Richard'' ainsi que cinq autres personnes.

Comme l'a relayé PokerNews, le FBI a usé d'un stratagème bien particulier pour mener à bien sa mission. Après avoir coupé la connexion internet de leur chambre, deux agents se sont infiltrés en se faisant passer pour des réparateurs. Ils ont ensuite recueilli le maximum de preuve sur des activités illégales de paris grâce à des caméras cachées.

L'acceptation par la justice du mode opératoire du FBI pourrait créer une dangereuse jurisprudence permettant au gouvernement de rassembler les conditions pour perquisitionner un domicile sans mandat. Aux yeux du juge,l'opération a donc été menée en conflit avec les droits individuels de Phua.

''Donner l'autorisation aux autorités de créer un besoin extérieur pour infiltrer une maison mènerait à des perquisitions sans mandat, dans la grande majorité des chambres et hôtels américains'', a déclaré le juge Gordon. ''Le gouvernement a volontairement coupé le téléphone, le câble et internet pour que les suspects fassent appel à un tiers, des réparateurs en l’occurrence. Ce qui a permis, à l'insu des personnes, de visualiser et d'enregistrer tout ce qu'ils voulaient''.

La décision du juge sonne comme un second revers pour les hommes du FBI. En février, la magistrate Peggy Leen exprimait de sérieux doutes quant à la légitimité du mode opératoire de l'agence : ''C'est voué à l'échec''.

Dans une recommandation, Leen a déclaré que l'affidavit du mandat de perquisition manquait de motifs valables. La magistrate a également écrit que les déclarations sous serment de certains agents étaient ''fausses et trompeuses'', dans le but d'obtenir un mandat.

La conclusion d'Andrew Gordon est un réel tournant dans cette affaire. Paul Phua et son avocat David Chesnoff ont été patients depuis l'arrestation de Paul, alors que les autres prévenus ont tous préféré plaider coupable. Le FBI a donc été obligé de rejeter les éléments de preuves rassemblés contre le joueur macanais. En octobre 2014, déjà, Chesnoff se disait sûr de l'illégitimité de l'opération en affirmant que l'agence avait violé le quatrième amendement.

Phua et son fils ont été libérés sous caution en payant la somme de 2,5 millions de dollars. Phil Ivey, Andrew Robl et d'autres joueurs avaient d'ailleurs partagé cette information.

Dans le passé, David Chesnoff a à plusieurs reprises défendu le Tiger Woods du poker, mais également Doyle Brunson, Mike Matusow ou encore Leonardo Di Caprio...

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