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Alec Torelli : S'améliorer au poker et dans la vie

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Alec Torelli
5 min à lire
Alec Torelli poker

Alec Torelli est un joueur de poker professionnel qui compte 1.394.679$ de gains en tournoi à son actif. Aujourd'hui, il nous parle de l'importance de comptabiliser chacune de ses activités.

Une histoire personnelle

The Economist vient de publier un article qui s'intitule "Compter chaque moment" et qui parle de gens tenant scrupuleusement les comptes de toutes leurs activités quotidiennes. Par une drôle de coïncidence, c'est exactement ce que j'ai commencé à faire l'année dernière, afin d'avoir un reflet fidèle de l'évolution de mes activités : combien de livres je bouquine, combien de films je regarde, quelle quantité d'alcool j'ingurgite, à quelle fréquence je me rends à la salle de sport, etc...

En plus de quantifier précisément chacune de ces activités, j'ai pu noter que le simple fait d'en tenir la comptabilité me rendait plus conscient du temps que j'y passais. Comme je note scrupuleusement le nombre de fois où je bois, par exemple, je ne peux plus me mentir à moi-même. Mon iPhone s'est transformé en Jimini Crickett.

Résultat ? Les trucs que je veux éliminer — boire des pintes ou rester avachi devant la TV — se sont mis à diminuer tout seuls. Et à l'inverse, les activités que je m'efforce de cultiver — comme faire du sport, lire ou écrire — s'imposent de plus en plus naturellement dans mon emploi du temps.

C'est un truc magique. A chaque fois que je prends une mauvaise habitude - comme me laisser hypnotiser par des jeux vidéo par exemple -il me suffit de la marquer et pouf ! elle disparaît d'elle-même.

Le Problème : L'aveuglement

Cela faisait des année que je me mentais constamment à moi-même sur plein d'aspects de ma vie. Mais aujourd'hui, après seulement trois mois de ce nouveau régime, j'ai soudain pris conscience que certains trucs sont beaucoup plus nocifs que je ne l'imaginais. Par exemple, je me suis déjà fait 57 restos cette année. Au moins, maintenant, je sais où part tout mon argent.

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Dans l'un de ses posts les plus récents, Sorel Mizzi parlait des dangers qu'affronte un joueur de poker qui se berce de douces illusions. Cela m'a encouragé à affronter la vérité en face.

“Quelle est ta plus grande faiblesse à une table de poker ?” me suis-je donc demandé.

La réponse que j'ai trouvée est :

  1. Je joue trop de mains
  2. Je joue quand je ne devrais pas

Une fois ces "leaks" identifiés, la solution saute aux yeux.

La solution : se responsabiliser

La raison pour laquelle nous nous laissons souvent glisser sur la mauvaise pente est que personne n'est là pour nous le signaler. C'est d'ailleurs ce qui est aussi génial dans le fait d'avoir un coach personnel : enfin quelqu'un qui vous force à aller à la gym. Mes fichiers Excel jouent donc un peu le rôle d'un coach portable.

Même après une courte session de 300 mains, l'évidence m'a sauté aux yeux — je jouais beaucoup trop 'loose' pour battre une table complète de haut niveau. La honte que j'ai éprouvée en réalisant que je jouais 30% de mes mains de départ m'a convaincu de changer. Je me suis donc mis à tout noter : combien de mains je jouais, combien de limps, combien de calls, combien de relances et de sur-relances.

Ensuite, je me suis fixé un objectif : 20%. Pour l'atteindre, j'ai étudié mon jeu pour voir quelles mains pouvaient s'intégrer à mon éventail de départ et quelles étaient celles à bannir. Et je continue à tout noter, au jour le jour, pour ajuster en permanence ma ma stratégie de jeu.

Le second problème — jouer quand il ne faut pas — est un peu plus difficile à quantifier. Pour commencer, je me suis posé quelques questions et ai fait la liste des réponses :

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Quand est-ce que je joue bien ?

  • Lorsque je suis reposé
  • Lorsque je mange de manière équilibrée
  • Lorsque je fais du sport
  • Lorsque je n'ai pas la tête ailleurs
  • Lorsque je suis à l'aise avec les enjeux financiers de la partie
  • Lorsque je gagne

Quand est-ce que je joue mal ?

  • Lorsque je suis fatigué
  • Lorsque je ne fais pas de sport
  • Lorsque je suis stressé
  • Lorsque je perds
  • Lorsque les enjeux sont trop élevés
  • Lorsque je n'ai pas la tête à ça

Le fait que ces deux séries de réponses soient l'exact opposé l'une de l'autre n'est pas très surprenant, finalement. Après ce petit exercice, je me suis donc fixé une règle claire : Si deux des conditions listées ci-dessus sont remplies, je ne joue pas. Pas d'exceptions. Je suis prêt à laisser filer un peu d'EV pour pouvoir faire baisser ma variance et garder l'esprit serein. Lorsqu'on s'adonne à des jeux d'argent, l'objectif est de maximiser son profit, c'est clair. Mais il ne faut pas que cela entre en contradiction avec un autre principe, plus sacré encore, et qui est celui du grand jeu de la vie : maximiser son bonheur.

Cela dit, une session de poker mute en parmanence et il est très difficile de rester objectif d'un bout à l'autre de la partie. C'est la raison pour laquelle je passe en revue mentalement ma check-list toutes les heures. Comme les symptômes précèdent toujours la maladie, je n'ai pas à attendre d'être en tilt et complètement crevé pour me lever de table.

Mais parfois, connaître les faits n'est pas suffisant. Et donc, je montre souvent cet exercice à un ami. Du coup, la hantise d'être ridicule devant l'un de mes pairs, et en particulier un de ceux que j'aimerais impressionner, me pousse à toujours jouer à mon meilleur niveau.

Pour gagner, on n'a pas besoin d'être le meilleur joueur de poker. Il suffit d'être celui qui joue le mieux. Nuance. Rafael Nadal l'a lui- même admis : Il est moins doué que Roger Federer. Mais grâce à un boulot de dingue, à beaucoup de persévérance et à des nerfs d'acier, il est parvenu à combler ce handicap. Au poker, il y a trop de joueurs doués qui se retrouvent avec les poches vides. C'est comme au tennis : celui qui gagne n'est pas celui qui a le plus de technique mais celui qui commet le moins d'erreurs.

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