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Stratégie Poker : Jouer short stack en cash game

Stratégie Poker : Jouer short stack en cash game 0001

Le No Limit est un jeu complexe avec nombre de facteurs et variables qui influencent votre ratio de gains à long terme. Pour les joueurs débutants comme pour les joueurs plus expérimentés qui décident de jouer à une limite supérieure à leur limite habituelle, de simples ajustements dans la façon de jouer peut faire la différence entre gagner ou perdre. Dans une partie de cash game, si vous vous cavez pour moins que le maximum autorisé, en d'autres termes si vous commencez la partie en mode « short stack », la plupart de vos décisions seront limitées au jeu préflop et sur le flop, et beaucoup plus rarement sur le tournant ou la rivière. C'est mathématique, en jouant short stack vous aurez moins de décisions à prendre.

Conventionnellement, la cave maximum admise à une table de cash game standard est de 100 fois la grosse blind. Comment adapter son jeu lorsqu'on se cave pour moins de 100xBB ? Cet article répond à cette question et vous donne les bases d'une stratégie short stack gagnante à long terme. Pour ceux qui se cavent habituellement à 100xBB mais éprouvent des difficultés dès que leur tapis se réduit notablement, comme pour ceux qui se retrouvent souvent perdant face à des joueurs pourtant bien moins riches à la table cet article vous montre comment jouent les joueurs qui maîtrisent le jeu short stack pensent et jouent.

Jouer short stack avec un tapis de 10 Grosses Blindes (10BB)

C'est la cave du joueur shortstack pur et dur. Beaucoup de sites ne permettent plus désormais de se caver aussi bas et fixent le buy-in minimum à 20xBB, mais il existe quelques salles de poker online ou c'est encore possible, comme Microgaming ou Everest Poker.

Le principal avantage d'avoir si peu de cave est de n'avoir qu'une seule décision à prendre. Se coucher ou partir à tapis, c'est la stratégie « push / fold » où votre choix se limite à l'une de ces deux décisions. Il n'est pas question de relancer puisque toute mise vous implique assez dans le pot pour partir à tapis quoiqu'il arrive.

En d'autres termes, que vous misiez ou que vous partiez à tapis ne change rien à l'issue du coup, si ce n'est qu'il peut donner trois cartes quasi gratuites à des adversaires qui ont du coup juste la côte suffisante pour vous suivre. Cela ne signifie pas pour autant qu'il faudra pousser votre tapis comme un maniaque avec n'importe quelle main. Il y a une sélection de mains et un choix de positions qui dicteront votre décision. Voici une liste de mains basée sur le livre No Limit Hold'em de David Sklansky. Dans ce livre on trouve liste de nombres calculés par Sklansky et Chubikov, indiquant le tapis maximum avec lequel vous pouvez envoyer votre tapis depuis la petite blind pour un profit garanti à long terme.

Sur une table de 10 joueurs vous pouvez pousser avec les mains* et dans les positions suivantes :

Début de parole (UTG, UTG+1, UTG+2):TT+, AQ+

Milieu de parole (3 positions suivantes): 88+, Ats+, AJ+

Cutoff (à droite du bouton): 66+, A8+, A5s+, KQ+, KJs+

Bouton: 22+, A2+, KT+, K9s+, QJs+

Petite blind: K5+, K2s+, Q9+, Q5s+, JT+, J8s+, T9s+

* AQ+ signifie par exemple que vous devrez avoir au moins As-Dame en main, ou mieux.

Ajustez votre stratégie short stack en shorthanded (tables 6-max)

Pour des tables « shorthanded » à 6 joueurs maximum, vous rassemblez les deux premières positions en un seul et même groupe, vous donnant une sélection de mains plutôt serrée. Si les joueurs assis à votre gauche jouent extrêmement serré vous pouvez même ouvrir avec encore plus de mains, en particulier depuis le bouton et le cutoff. Vous serez payés d'autant plus facilement que votre sera agressif, et vous gagnerez plus souvent puisque vos adversaires paieront « light », c'est-à-dire élargiront la sélection de mains avec laquelle ils suivront votre tapis.

Si un joueur relance avant vous, vous devez resserrer encore plus votre jeu. Si le relanceur est en début de parole, vous poussez avec JJ+ et AK. Contre un relanceur en milieu de parole vous pouvez envoyer votre tapis avec TT+ et AQ+. Contre le cutoff, votre base est 88+ et AJ+, contre le bouton c'est 66+, AT+, KQs (assortis). Enfin contre la petite blind vous pouvez envoyer ou payer avec 44+, A7+ et KJ+. Ceci est une sélection serrée. En particulier parce que certains joueurs jouent plus agressif et ouvriront les pots avec des mains comme des connecteurs assortis, vous pourrez donc étendre votre sélection dans certains cas, à votre discrétion. Le problème avec beaucoup de joueurs large agressifs et qu'ils ne s'ajustent pas à votre stratégie short stack Souvent ils vont relancer avec des connecteurs assortis aussi bas que 67s alors qu'un short stack est assis aux blinds, ce qui peut vous permettre d'être le plus souvent devant avec une meilleure main.

Apprenez à vous adapter vous aux short stacks

Si vous jouez avec une cave complète devant vous, c'est à vous de vous adapter à la sélection de mains censées voler les blinds. Si un joueur short stack, surtout s'il a seulement 10 grosses blinds de tapis, vous pouvez relancer mais pensez à miser plus fort, de l'ordre de 3,5 ou 4xBB (au lieu de l'habituel 2,5-3xBB) de manière a ne pas vous retrouver trop impliqué au flop. Vous pourrez toujours vous coucher en cas de sur-relance à tapis. Parce qu'avec une main comme 78, partir à tapis préflop contre la sélection de mains d'un short stack est EV- (espérance de gains négative à long terme).

Ce que vous verrez aussi assez souvent c'est des joueurs qui complètent juste la blind (limp) aloors qu'un short stack est en grosse blind. En tant que short stack vous devez profiter de ces opportunités. Avec de bonnes mains vous allez directement à tapis.

Même avec une main moyenne vous pouvez pousser contre un mauvais joueur large passif, grâce à votre bonne « fold equity » (votre capacité à faire se coucher vos adversaires en cas de tapis). L'autre option est de faire parole sur votre grosse blind et aller voir le flop. Si vous floppez la double-paire ou une top paire contre plusieurs limpeurs vous pouvez au choix ouvrir à tapis ou même faire un check-raise (relance après avoir fait parole) à tapis. Votre décision dépendra principalement de vos adversaires et de la force réelle de votre main. Dans un pot « multi-way' » (4 joueurs ou plus) vous pouvez faire tapis avec un gros tirage au flop. En tête à tête, vous pouvez même ajouter le bluff à votre arsenal si le flop est vraiment sans danger, comme avec 3 petites cartes « rainbow » (3 couleurs différentes). Souvent, relancer depuis la grosse blind sera suffisant pour ramasser le pot. Si parfois vous vous faites attraper en bluff, vous n'êtes pas encore complètement impliqué dans le pot et vous pouvez vous réserver l'option de jeter votre main.

Le fait est que vous gagnerez beaucoup de pots, donc beaucoup d'argent, en jouant ainsi. Ce n'est pas une stratégie parfaite, et les autres joueurs s'y adapteront, mais pas toujours de la meilleur des manières. Le problème avec le jeu short stack est que vous gagnerez de l'argent, mais pas autant que si vous étiez cavé à plein. Si vous recevez une paire d'As et gagnez à tapis préflop contre une paire de Rois, vous ne prenez que 10 BB, alors qu'avec la même main vous auriez pu gagner beaucoup plus. Mais d'un autre côté, jouer avec une cave minimum est une bonne manière de monter une bankroll sans prendre d'énormes risques, et peut être aussi une bonne façon d'aborder une limite supérieure, le temps d'observer les comportements des joueurs à ces tables et d'ajuster son jeu en conséquence.

Jouer short stack avec un tapis de 20 Grosses Blinds (20BB)

Comme précisé plus haut, nombre de salles de poker online n'autorisent pas de se caver à seulement 10xBB, le minimum requis étant de 20xBB. Le fait de jouer avec deux fois plus de jetons fait une grande différence stratégiquement parlant avec les principes énoncés plus haut. Notamment, c'en est terminé de la stratégie « push / fold ». Vous ne pourrez pas risquer 20BB juste pour ramasser une blind et demi, ça n'a pas de sens. Vous ne seriez souvent payé que par les meilleures mains et perdrez beaucoup trop souvent, assez pour que cette stratégie ait une espérance de gains négative à long terme. Malgré tout, il y a quelques avantages à jouer avec 20BB, en particulier préflop.

Nous l'avons vu, beaucoup de joueurs aiment ouvrir avec des mains comme des petites paires ou des connecteurs assortis, mais contre un short stack votre côte implicite est beaucoup moins intéressante. Contre un joueur avec une cave complète vous allez devoir jouer toutes les cartes du tableau, alors que contre un short stack votre jeu se limitera au jeu préflop et au flop. Par conséquent, un joueur avec 100BB devant lui ne peut plus jouer des mains comme 2-2 ou 67 profitablement contre les short stacks, car ses côtes implicites sont tout simplement mauvaises.

En short stack, vous devez adapter le montant de vos relances

En tant que short stack, il est important d'ajuster les montants de vos relances. Tandis qu'un joueur cavé à plein relancera souvent à 3x ou 4xBB, vous devriez y renoncer dans la plupart des cas. Une grosse relance signifie un gros pot à l'arrivée, et vous ne gagnerez souvent pas plus que les blinds. Une petite relance vous donnera beaucoup plus d'action. Une grosse relance en tant que joueur short stack signifie que vous devrez aussi suivre une sur-relance car le pot est déjà important et que vous avez tout simplement la côte pour le faire. De toute évidence lorsque vous aurez une main prémium ce n'est pas un souci, mais vous devrez aussi relancer avec d'autres mains moins fortes.

Si vous relancez à 5xBB et qu'un joueur vous sur-relance à tapis (pour 20BB donc) vous devrez payer 15BB pour en gagner 25. Vous avez une côte de 5 :3 c'est-à-dire que vous devez gagner 38% de ces confrontations pour être à l'équilibre. En revanche, si vous relancez à 3xBB et qu'on vous relance à tapis vous avez une côte de 23 :17 et devez gagner 43% du temps. Vous devez réfléchir avec quel genre de mains un joueur va sur-relancer à 20xBB. La sélection de mains sera beaucoup plus serrée que pour 10BB. Une main comme 7-7 gagne 40% du temps contre une sélection standard, et donc vous devrez payer avec dans la première situation mais jeter dans la seconde. Une autre différence est que lorsque vous êtes sur-relancé dans la deuxième situation, c'est qu'il vous est plus facile de coucher votre main, et vous perdrez 40% moins de jetons après avoir jeté que vous dans la première situation. A long terme, cette différence représente une somme importante.

Au flop votre stratégie doit s'adapter. SI plus d'un joueur vous suit, la décision au flop est souvent de pousser ou jeter, car vous avez la côte pour le faire. SI votre relance à 3xBB n'est payée que par un seul joueur, il y aura entre 6 et 7,5BB au pot (selon votre position et celle du payeur par rappot aux blinds). Avec un pot de 7BB, il vous reste donc 17BB de tapis. SI vous faites une mise de continuation de 5BB vous n'êtes pas encore irrémédiablement impliqué dans le pot. Si vous êtes sur-relancé à tapis, votre côte pour payer est de 28 :12. Ce qui signifie que vous devez 12 coups sur 40, soit 30% des pots. Contre la plupart des adversaires vous pourrez payer avec une bonne main, comme une paire ou un gros tirage, et coucher le reste. Si on compare cela à relancer à 4xBB préflop, le pot serait de 9BB au flop et faire une mise de continuation équivaut à miser 6x ou 7xBB. Si vous misez 7xBB et que vous êtes sur-relancé à tapis, votre côte pour suivre est de 31 :9, ce qui signifie qu'il vous suffit de gagner 22% des fois seulement. Dans ce cas vous paierez avec une sélection élargie de mains, comme deux cartes supérieures au flop (overcards), une paire basse sans kicker, ou un tirage quinte ventral. Le fait que vous ayez investi 11BB au lieu de 8BB devrait signifier que vous coucherez 11/8 fois plus de mains adverses, mais cela ne marche pas.

En partie en raison du fait que les gros tapis réalisent vite qu'ils ne peuvent pas toujours se coucher juste parce qu'il joue contre un short stack. Le résultat c'est qu'avec une relance plus forte, vous avez moins de chance de pouvoir bluffer. Une relance de 2,5xBB marche parfois encore mieux qu'une relance à 3xBB. Vous observerez que cela reste vrai dans les phases avancées des tournois ou il est souvent suffisant de relancer à 2,5BB et que de nombreux tapis sont aux alentours de 20BB.

Cependant, de plus petites relances préflop signifient que vous devrez jouer plus souvent au flop. Si le jeu post-flop n'est pas votre force, alors vous devriez continuer à relancer à 4xBB. En relançant avec de bonnes mains comme JJ+ et AQ+ tout en prévoyant d'envoyant tapis au flop, vous créez de plus gros pots avec vos meilleures mains et gardez une bonne « fold equity ». D'un autre côté vous ne pouvez pas vous contenter d'attendre ces mains prémiums, sinon les blinds vont rapidement grignoter votre tapis. En particulier, ce problème est d'autant plus préoccupant qu'il y a moins d'adversaire à la table et que les orbites tournent rapidement.

Quelque soit la situation, vous devrez ajuster votre taille de mises en fonction de votre table. Sur une table serrée vous pouvez vous en sortir plus souvent avec des petites relances. Si vous êtes payé et qu'il y de l'action au flop vous savez que votre adversaire à une bonne main. Si au contraire la table est particulièrement large vous allez devoir relancer avec de meilleures mains. Essayez de faire grossir rapidement le pot pour impliquer les joueurs larges-agressifs et les obliger à payer votre meilleure main.

Ce que vous ne devez jamais faire, c'est ajuster votre taille de mise en fonction de votre main. Ne relancez pas de 5xBB avec 6-6 ou de 2xBB avec KK. Ni le contraire. Quelque soit votre main ne stéréotypez pas vos mises en fonction de votre jeu, vos adversaires vous cerneront trop facilement et très rapidement.

Bonne chance les short stacks !

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