Stratégie Poker Hold'em : Rentabiliser en relançant les continuation bets
Cet article de Kurt "riverdale27" Verstegen aborde la question du continuation bet (le fait de miser le flop après avoir été le relanceur préflop) sous un angle particulier, à savoir quelles sont les situations où il est profitable de relancer un joueur qui effectue un continuation bet lorsque l'on a soi-même suivi une relance pré-flop. Si vous désirez plus d'informations sur le fait de faire ou non un continuation bet, vous pouvez lire cet article de Lex "Raszi" Veldhuis. Si vous n'êtes pas familier avec les trackers ou les statistiques utilisés ci-dessous, nous vous recommandons de lire cet article.
Relancer pour augmenter ses "non-showdown winnings"
L'une des façons d'augmenter vos profits sans aller jusqu'à l'abattage (non-showdown winnings) est de relancer les continuation bets. Si vous le faites au bon moment, cela aura un impact positif sur votre taux de gains ou winrate. Relancer un continuation bet (C-bet) implique que l'on ne soit pas l'agresseur pré-flop. Pour cela, deux scénarios possibles :
- Un joueur a relancé et nous avons suivi en position (IP: in position)
- Un joueur a relancé et nous avons suivi hors de position (OOP: out of position), ce qui est plus rare dans la mesure où jouer hors de position est plus difficilement rentable.
Les Chances d'améliorer sa main sur le flop
Le pourcentage de continuation bet (%C-Bet) visible dans votre tracker est sans aucun doute le moyen le plus fiable pour savoir s'il convient ou non de relancer un C-Bet. Quel %C-bet devons-nous rechercher pour relancer ? Pour répondre à cette question, il faut regarder à quelle fréquence une range donnée va toucher le flop. Par toucher le flop, j'entends que l'adversaire améliore sa main suffisamment pour ne pas jeter ses cartes face à une relance de son continuation bet.
Pour cela, j'utilise le programme Pokerrazor, qui permet une "condition" personnalisée. La condition est : top pair ou mieux, un tirage quinte par les deux bouts, un tirage couleur avec ses deux cartes ou un tirage couleur avec une seule des ses cartes privatives.
Un joueur Under The Gun (UTG) relance en moyenne avec 22+, AJ+, ATs, KQ, KJs. Cet éventail de main va toucher le flop 35,2% du temps. Certains joueurs sont plus tights, d'autres plus loose. Si nous y ajoutons quelques mains, nous obtenons 22+, AJ+, ATs, A9s, KQ, KJs, QJs, Jts. Cette range va s'améliorer 35,4% du temps. La différence n'est pas flagrante. Une range plus large 22+, A5+, A2s+, K9+, K7s+, QT+, Q9s+, J8s+, 76s+, 97s+ va toucher le flop 31,4% du temps. Un joueur qui relance exactement 40% de ses mains au bouton, va toucher le flop 29,3% du temps. Nous pouvons donc conclure, qu'en moyenne, un joueur améliore sa main au flop 1 fois sur 3 ou environ 33% du temps.
Il est intéressant de voir qu'une range serrée ne s'améliore pas significativement plus souvent qu'une range large. C'est important à savoir car cela va l'encontre de l'idée reçue que l'on peut relancer profitablement plus souvent un Cbet contre un joueur loose que contre un joueur tight. Seuls les joueurs qui relancent plus de 40% de leurs mains de départ voit le pourcentage d'amélioration au flop tomber à 27%, ce qui au fond n'est pas si éloigné de nos 33%.
Savoir si l'adversaire continuation bet en bluff
Maintenant que nous savons cela, nous pouvons établir une relation avec le %C-Bet. Un joueur qui fait un continuation bet environ 40% du temps ou moins, ne va quasiment jamais lâcher sa main si nous relançons son continuation bet, il aura presque toujours une main relativement forte. Un joueur avec un continuation bet entre 40% et 65% aura une main forte assez souvent mais aussi quelques bluffs. Un joueur avec un %C-bet entre 65%et 100% va bluffer très souvent, surtout les joueurs au-dessus des 75-80%.
Bien sûr, un échantillon de mains important est essentiel, sans quoi le %C-bet ne sera pas fiable. Si un joueur a des statistiques VP$IP:18/ PRF:15/ AF: 3 après avoir joué 500 mains, cela veut dire qu'il a relancé 0,15*500=75 fois avant le flop et eu l'opportunité de faire un continuation bet sur flop. Si son %C-bet est de 66%, il fait un C-bet avec 66%*75=50 mains. Mais les échantillons de mains sont soumis à la variance.
Avec des méthodes statistiques nous pouvons calculer avec 95% de certitudes quelles sont les deux extrêmes entre lesquels le %C-bet réel va se situer. Sur un échantillon de 100 main, son %C-bet réel va se situer en 43% et 90%. Avec 200 mains, son %C-bet réel est entre 50% et 83%. Sur 500 mains, il est entre 56% et 77% et sur 2000 mains, entre 61% et 72%. Ainsi, avec un échantillon de 2000 mains, il est possible d'avoir un joueur qui fait un continuation bet 61% du temps en réalité mais qui aura un %C-bet de 66% dans notre base de données. Cela est due à la variance et vous montre à quel point il faut un grand échantillon de mains pour que le %C-bet devienne fiable.
Lorsque que nous calculons la fréquence à laquelle une main va toucher le flop comme nous l'avons fait, nous n'avions pas autant d'informations qu'au moment où l'adversaire place effectivement son continuation bet. Cette information supplémentaire, c'est le flop lui-même. Supposons une range 22+, AJ+, ATs, KQ, KJs. Nous savons déjà que ce joueur va toucher son flop 35,2% du temps. C'était avant de voir le flop. Une fois que nous le voyons, beaucoup de choses peuvent changer.
Dans la seconde partie de cet article, nous considérerons des flops différents et voyons à quelle fréquence il va toucher top pair ou mieux, un tirage quinte par les deux bouts, un tirage couleur avec ses deux cartes privatives ou un tirage couleur avec une seule des ses cartes privatives. A partir de là, nous pourront calculer la rentabilité de relancer un continuation bet.
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