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Choisir ses flops : relancer un continuation bet

6 min à lire
Choisir ses flops : relancer un continuation bet 0001

Suite à cet article, ayant pour sujet le fait de relancer les continuations bet de façon profitable, nous poursuivons notre analyse plus en détails.

Lorsque que nous calculons la fréquence à laquelle une main va toucher le flop comme nous l'avons fait dans la première partie, nous n'avions pas autant d'informations qu'au moment où l'adversaire place effectivement son continuation bet (C-bet). Cette information supplémentaire, c'est le flop lui-même. Supposons une range 22+, AJ+, ATs, KQ, KJs. Nous savons déjà que ce joueur va toucher son flop 35,2% du temps. C'était avant de voir le flop. Une fois que nous le voyons, les choses changent radicalement.

Les chances qu'un flop donné améliore la main adverse

Considérerons à présents des flops différents et voyons à quelle fréquence notre opposant va toucher top pair ou mieux, un tirage quinte par les deux bouts, un tirage couleur avec ses deux cartes privatives ou un tirage couleur avec une seule des ses cartes privatives. A partir de là, nous pourront calculer la rentabilité de relancer un continuation bet.

Avec une range 22+, AJ+, ATs, KQ, KJs
Flop 1 : AKQ, l'adversaire touche le flop 44,7% du temps
Flop 2 : AKJ, l'adversaire touche le flop 37,9% du temps
Flop 3 : K510, l'adversaire touche le flop 34,4% du temps
Flop 4 : 567, l'adversaire touche le flop 44,7% du temps
Flop 5 : 259, l'adversaire touche le flop 27,7% du temps
Flop 6 : 2510, l'adversaire touche le flop 25,7% du temps
Flop 7 : A55, l'adversaire touche le flop 33,3% du temps
Flop 8 : 955, l'adversaire touche le flop 23,9% du temps

Avec une range 22+, A5+, A2s+, K9+, K7s+, QT+, Q9s+, J8s+, 76s+, 97s+
Flop 1 : AKQ, l'adversaire touche le flop 45,2% du temps
Flop 2 : AKJ, l'adversaire touche le flop 49% du temps
Flop 3 : K510, l'adversaire touche le flop 35% du temps
Flop 4 : 567, l'adversaire touche le flop 38,2% du temps
Flop 5 : 259, l'adversaire touche le flop 22,2% du temps
Flop 6 : 2510, l'adversaire touche le flop 22,3% du temps
Flop 7 : A55, l'adversaire touche le flop 35,4% du temps
Flop 8 : 955, l'adversaire touche le flop 23,2% du temps

Ainsi, nous voyons que ce n'est pas forcément une bonne idée de relancer les flop avec de grosses cartes (flops 1,2 et 7) ou ceux avec des tirages (flop 3 et 4), en particulier contre les joueurs avec une range serrée, dans la mesure où notre adversaire va améliorer sa main assez souvent. Les autres flops, comme les flops 5,6 et 8 sont plus propices à une relance car notre opposant va rarement toucher une main assez forte pour supporter une relance. Relancer les continuation bets est donc bien meilleur sur les flops "secs" (sans tirages). Non seulement parce que l'adversaire va améliorer sa main moins souvent mais aussi parce qu'il jeter de meilleures mains plus fréquemment.

Supposons qu'il ait 99 sur le flop 842. Si vous relancez, il ne peut pas raisonnablement croire que vous êtes sur un gros tirage, vu la pauvreté du flop. Mais il peut facilement vous voir sur TT+ ou même un brelan. Si le flop est pleins de tirages, il peut légitimement penser que vous relancez avec l'un deux (en train de semi-bluffer) et répondre à votre agression.

Evaluer la rentabilité d'une relance

Imaginons une main de NL100$ où nous sommes au bouton. Tout le monde passe et le cut-off, un joueur 20/18/4 avec un pourcentage de continuation bet (%C-bet) de 76% sur 800 mains, ouvre avec une mise à 3,50$. Nous suivons avec KJ, les blinds passent. Le pot est de 8,50$ et nous voyons le flop 275. Le cut-off mise 6$, le pot fait maintenant 14,50$ et nous avons l'opportunité de relancer.

Admettons que sa range pour relancer pré-flop au cut-off est de 28,5% de l'ensemble des mains possibles. Cette range va toucher top pair ou mieux, un tirage quinte par les deux bouts, un tirage couleur avec ses deux cartes privatives ou un tirage couleur avec une seule des ses cartes privatives 21,1% du temps. Il est donc très probable qu'il mise le flop en bluff. Nous relançons à 17$ et il passe.

Plus grosse est notre relance et plus souvent nous devrons réussir à lui faire jeter ses cartes pour que notre relance soit profitable (EV+). Nous savons que l'EV d'une relance est égale à :
EV = (fold%)(taille du pot) – (non-fold%)(taille de la relance)

Et parce que non-fold% est égal à 1 – fold%, nous obtenons :
EV = (fold%)(taille du pot) – (1 - fold%)(taille de la relance)

En connaissant la taille d'une relance qui soit breakeven (EV=0$), nous pourrons savoir à partir de quel montant notre relance devient rentable (EV+). Avec un pot de 14,5$ et une relance à 17$, nous obtenons l'équation :
0 = (fold%)($14.5) – (1 - fold%)($17)
Nous pouvons alors calculer le fold%;
0 = (fold%)(14.5$) – (1 - fold%)(17$)
0 = (fold%)(14.5$) – (17$ - (17$)(fold%))
0 = (fold%)(14.5$) – 17$ + (17$)(fold%)
17$ = (fold%)(14.5$) + (17$)(fold%)
17$ / fold% = 14.5$ + 17$
fold% = 17$ / (14.5$ + 17$)
fold% = 0.5397 = 53,97%

Tant que notre adversaire jette sa main face à notre relance plus de 53,97%, alors notre relance est EV+, rentable. Sachant que sa range ne va toucher ce flop que 21,1% du temps, relancer son continuation bet est clairement un bonne option.

La formule générale pour calculer à quelle fréquence un joueur doit jeter sa main pour rendre votre relance EV+ est :

Choisir ses flops : relancer un continuation bet 101

Certaines personnes pourraient rétorquer que si notre opposant mise 6$ et que nous misons 17$, la taille de notre relance n'est que de 11$. Pour éliminer les risques d'incompréhension, ce n'est PAS ce j'entends pas "taille de la relance". La "taille de la relance" est le montant qui provient de votre stack en l'occurrence, 17$.

Pour simplifier les choses, vous pouvez utiliser le tableau ci-dessous. La taille de votre relance ("raisesize") est exprimée en proportion de la taille du pot ("potsize"). Dans notre exemple, le pot est de 14,50$ et la relance de 17$, soit une relance de 1,17 fois la taille du pot. C'est ce ratio qui est utilisé dans ce tableau.

Choisir ses flops : relancer un continuation bet 102

Comme vous le constatez, plus la taille de votre relance augmente, plus votre adversaire devra passer sa main souvent pour rendre la relance EV+. Relancer trop fort n'est pas utile dans la mesure où l'adversaire fold aussi souvent face à une relance plus faible. Inversement, relancer trop faiblement peut être risqué, votre adversaire pouvant suivre avec toutes ses mains si vous ne faites qu'un mini-raise, par exemple.

Choisir de relancer un continuation bet ou non

A noter également, miser 1 fois le pot dans ce tableau, n'est pas la même chose que cliquer sur le bouton "Bet pot" du logiciel de votre salle de poker. "Bet pot" signifie suivre la mise initiale minimum + relancer du montant total. Dans ce tableau, miser 1 fois le pot n'inclue pas de suivre la mise initiale. Mon conseil est donc de compter la taille du pot avant le continuation bet. Alors vous pouvez décider du montant dont vous voulez relancer et du ratio entre votre relance et la taille du pot.

Imaginez un pot de 30$ sur le flop. Votre opposant fait un C-Bet de 20$ et cela fait un pot de 50$. Une relance appropriée serait de 60$, ou 1,2 fois la taille du pot (60/50). D'après le tableau ci-dessus, votre adversaire devra folder 56% du temps ou plus afin que votre relance soit rentable.

Vous êtes libre de choisir la méthode qui vous convient pour déterminer la rentabilité de relancer un continuation bet. Vous pouvez utiliser une calculatrice, la formule donnée plus haut ou utiliser le tableau. Toutes ces méthodes sont simples et rapides à utiliser aux tables. Pour jouer en live, le tableau est surement plus pratique, mais si vous êtes doué avec les chiffres utiliser la formule mentalement est une possibilité.

Quelque soit votre choix, faites en sorte de toujours être EV+. Ne relancez pas trop fort, mais pas trop faiblement non plus. Assurez vous de relancer sur les flops adéquats. Vous ne voulez pas que votre adversaire pense que vous êtes en train de bluffer ou semi-bluffer. Vous voudrez aussi relancez sur les flops qui améliorent rarement sa main, les flops sans tirages avec 2 ou 3 petites cartes sont idéaux.

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