Stratégie tournoi poker : le "stop-and-go" avec un petit tapis
Quand on se retrouve à jouer un petit tapis en tournoi de no limit Hold'em (disons avec 10 big blinds ou moins) les options se font forcément plus limitées. Dans de nombreuses configurations, un seul move s'impose, (sur-)relancer all-in avant d'avoir vu le flop.
Supposons que vous jouiez un tournoi avec un tapis de 4.000 aux blinds 300/600 avec 75 d'ante (6,6 big blind environ). Vous n'avez assez de profondeur pour faire une relance standard préflop puis faire un continuation bet sur le flop – cela vous coûterez plus de la moitié de votre tapis. Pardéfaut, vous attendez une main décente pour envoyer all-in ou attendez la première occasion qui se présente pour mettre all-in en fin de parole.
Le ''stop-and-go'' est une autre option pour tenter de survivre en tournoi avec un petit tapis.
Le “stop-and-go”, un move en deux actions
En réalité, le stop-and-go consiste en deux actions mais qui ne font qu'un seul move. Nous sommes toujours avec notre tapis de 4.000 aux blinds 300/600 avec 75 d'ante et recevons A♣10♦ en big blind. Tout le monde passe jusqu'au bouton qui relance à 1.200. La small blind passe. Plutôt que de reraise all-in immédiatement, il est possible ici de seulement payer la relance et d'envoyer all-in une fois le flop sorti.
Il s'agit de deux actions, car il y a un call (le ''stop'') et un push all-in (le ''go'') mais un seul move - car jamais on ne call préflop pour passer au flop, quelque-soit le flop. Ainsi, cela s'apparente à un raise all-in préflop. Mais, alors, pourquoi ne pas tout simplement envoyer all-in préflop ? Voici quelques raisons.
Accroître la fold equity d'un petit tapis
La première raison pour employer le stop-and-go est d'augmenter les chances de voir l'adversaire passer bien que l'on ait un petit tapis. Le stop-and-go permet d'accroître la fold equity du shortstack même quand l'adversaire est déjà impliqué dans le pot.
L'un des inconvénients de jouer avec un petit tapis est la difficulté à faire passer les autres joueurs, qui peuvent choisir de payer avec un grand nombre de mains compte tenu de la petite taille de notre tapis. Ce manque de fold equity implique donc de devoir gagner au showdown pour survivre.
C'est pourquoi il ne faut jamais tomber sous les cinq big blinds en tournoi. Un tel tapis est si petit, que beaucoup de joueurs vous payeront avec n'importe quelles cartes juste pour avoir une opportunité de vous éliminer. Et il vous faudra parfois affronter plusieurs joueurs à la fois pour essayer de survivre.
Le stop-and-go peut donner une petite chance supplémentaire de faire passer l'adversaire en retardant le all-in au moment où les cartes communes sont tombées.
La même cote du pot pour une décision différente
Poursuivons l'exemple précédent. Le bouton relance à 1.200 et la big blind paye avec un tapis de 4.000. Avec les antes (675), la small blind (300) et la relance du bouton payée par la big blind (2.400), le pot est de 3.375. Le shortstack à la big blind a maintenant un tapis de 2.800, avec lequel il met all-in sur le flop.
Le bouton doit payer 2.800 pour gagner un pot de 6.175 — une cote d'environ 2 contre un, il doit donc penser avoir une chance sur trois au moins de gagner pour pouvoir payer profitablement.
Qu'en serait-il si la big blind avait choisi d'envoyer all-in préflop pour 4.000 ? En terme de cote du pot, la configuration serait identique : le bouton devrait toujours payer 2.800 pour gagner un pot de 3.175. Quelle est la différence ? Les trois cartes communes tombées au flop.
Vous aurez sans doute remarquer que l'on n'a pas parlé des trois cartes tombées au flop. Parce que cela n'a aucune importance. Une fois que vous avez payé préflop, le stop-and-go implique d'envoyer all-in sur le flop quelques soient les cartes.
Vous avez peut-être raté le flop avec A♣10♦ – mais il est probable que le bouton l'ait raté aussi. Les probabilités de toucher une paire ou mieux au flop sont de 32,4%. Cela veut dire que deux fois sur trois, le bouton n'aura pas amélioré sa main et jouera deux cartes sans avoir une paire.
Et s'il a une pocket pair servie préflop (ce qui n'arrive qu'une fois sur 17), il va voir de nombreux flops qu'il n'aimera pas. Ainsi, s'il a une main comme 5♦5♠ sur un flop K♦J♣7♥ et que le shortstack envoie all-in, le bouton sera plus enclin à fold sa paire servie qu'il ne l'aurait été préflop – bien que la cote du pot soit identique.
Dans cet exemple, non seulement le shortstack gagne le pot, mais il le gagne avec la moins bonne main – ce qui ne peut pas arriver si l'on va au showdown.
Et qu'arrive-t-il si le bouton touche le flop et call la relance all-in du shortstack ? Le bouton peut avoir relancé avec une main comme K♥Q♣ et toucher la top paire sur le flop K♦J♣7♥. Dans ce cas, il payera notre all-in, comme il l'aurait probablement payé si l'on avait envoyé all-in preflop.
Dynamique et tendances des autres joueurs
Pour que le stop-and-go soit une option envisageable, il faut avoir un petit tapis mais qui compte encore assez de jetons pour réussir à faire fold l'adversaire après le flop – soit 7 à 10 big blinds. Soyez aussi attentifs aux dynamiques de la table qui peuvent affecter les décisions des joueurs, et surtout faites attention aux tendances du joueur contre qui vous faites ce move. Avez-vous réellement une chance de faire passer l'adversaire après le flop ?
Souvent, il sera simplement préférable d'envoyer all-in préflop. Mais maintenant, vous savez que ce n'est pas l'unique option avec un petit tapis.
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